Père et Mère Ubu s’ennuient ferme dans leur château en Pologne. Ils graillent, défèquent, regardent la télévision, se bâfrent à nouveau, rotent, pètent, défèquent encore. Débarque alors le Capitaine Bordure, sur sa râpe-mobile. Ils se goinfrent tous ensemble et, entre deux bouchées de merdre, entreprennent de tuer le roi Vencelas. Pour cela, il leur faut préparer une authentique soupe à la conspiration. Armés de leur zappette à merdre, ils passent d’émission en émission afin de mieux en comprendre les enjeux et mijoter leur complot.

Derrière les personnages, deux comédiens à table. Manipulateurs et présentateurs de télévision, ils concocteront devant vous cette recette originale dont l’ingrédient principal sera la course effrénée vers le pouvoir. Notre questionnement sur ce sujet nous a très vite mené.e.s aux médias et plus particulièrement à la télévision. À notre époque, la suprématie des écrans n’est plus discutable tant ils occupent dorénavant une importance de premier plan dans nos vies. Nous nous amuserons à la fois de la parole politique grotesque de nos tyrans et des dérives de cette emprise technologique, au travers de tableaux à l’arrière goût amer et décalé, dépeignant une multitude de personnages extravagants.

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Notre recherche s’est axée sur la première partie du texte de Jarry et le grotesque de ses situations et comment celles-ci peuvent amener, chez les plus jeunes aussi bien que chez les adultes, une réflexion, des idées, un débat. Cette première partie nous a paru être un bon angle d’attaque afin de développer notre réflexion de manière burlesque et saugrenue : Ubuesque en somme !

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La portée politique de ce texte corrosif est universelle. Les personnages sont devenus le symbole même du délire et de la dérive du pouvoir. Son décalage nous inspire et nous donne envie de nous salir les mains. L’Ubu contemporain est accro à l’écran, qui ne cesse de déblatérer sur le pouvoir et sa conquête. Le texte original est notre fil rouge ; nos écrits s’y ajoutent afin de décaler la manière dont l’intrigue est mise en place. Ici, les tyrans sont transformés en casserole et théière, plus assoiffés de viandox que jamais. Dans une esthétique du bric à brac aux accents de pop culture, essentiellement imaginée avec des matériaux de récup’ détournés et métamorphosés, nos objets ont guidé notre imaginaire en une tornade culinaire où l’art de la manipulation, quelle qu’elle soit, prend tout son sens. 

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En dénonçant par le rire et en détournant les codes connus de tous de la télévision, nous voulons créer un véritable moment de partage au delà du spectacle : nous sommes soucieux de proposer un théâtre accessible à tous, aussi bien en pouvant jouer dans des lieux inhabituels qu’en proposant des échanges qui valorisent le partage et la rencontre.